Nous avons identifiés dans notre précédent article les problèmes sociaux les plus critiques auxquels font face les principaux acteurs de l’agriculture ivoirienne ; ainsi que des solutions éventuelles à la réduction de leurs impacts. Mais nous estimons qu’il faut au préalable une réelle volonté de l’état se caractérisant par des décisions ou mesures fortes pour améliorer le niveau de vie des agriculteurs (trices) dans les zones rurales. Allen D. JEDLICKA le dit si bien : « Faute d’un apport substantiel des pouvoirs publics sous forme de ressources et d’appui institutionnel, on ne peut guère s’attendre à ce que s’opèrent des changements constructifs (en milieu rural). D’ailleurs, il est absurde de parler de développement rural à propos d’un pays où n’existe pas la volonté politique d’effectuer les réformes agraires indispensables et de fournir le soutien et l’aide nécessaires par le biais des institutions. » dans « Organisation Moderne du Développement Rural » Édition NEA, Abidjan 1985, chapitre introductif page 4.
Il est important de relever les solutions qui ont été élaborées et menées par l’état ivoirien au cours des dix dernières années. Ces solutions ont été regroupées sous des programmes initiées par le Ministère de l’Agriculture, les ministères techniques tel que le Ministère de l’Economie et des Finances, les partenaires techniques et financiers nationaux et multinationaux tels que la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Agence Française de Développement (AFD), etc.
Le programme phare est le Programme Nationale d’Investissement Agricole en abrégé PNIA qui englobe la vision, les objectifs et des axes stratégiques de la relance et du développement du secteur agricole ivoirien. Il se subdivise en deux phases ou périodes : PNIA I ou de première génération qui s’étend de 2010 à 2016 et le PNIA II, de deuxième génération, qui couvre la période 2018 – 2025.
Des résultats observés à la fin du PNIA I peuvent se résumer dans les différents points suivants :
• Une amélioration significative des productions agricoles résultant de l’exploitation de nouvelles terres (générant des problèmes environnementaux);
• Une hausse des exportations de matières premières agricoles de rente occasionnant une amélioration des recettes d’exportations et des entrées de devises étrangères;
• La création de nouveaux emplois dans le secteur agricole et dans l’industrie agroalimentaire;
• L’adoption de la Loi d’Orientation Agricole de Côte d’Ivoire(LOACI), mettant ainsi en place les fondements pour une réorganisation, et une restructuration des activités et des filières agricoles.
• Le faible niveau d’impact sur les revenus des producteurs et la création de nouvelles infrastructures socio-économiques de base dans les zones rurales.
Le PNIA II s’inscrit dans la continuité en poursuivant des objectifs stratégiques non atteints par le premier mais il en diffère par son cadre de formulation et d’exécution plus inclusive qui met un accent particulier à l’implication de tous les intervenants (public et privé) du secteur agricole ; la prise en charge de certaines directives nationales et internationales. Le PNIA II regroupe six programmes d’investissement et s’est fixé les objectifs stratégiques suivants : le développement de la valeur ajoutée agro-sylvo-pastorale et halieutique ; le renforcement des systèmes de production agro-sylvo-pastorale et halieutique respectueux de l’environnement ; une croissance inclusive, garante du développement rural et du bien-être des populations.
L’innovation notable du PNIA II est l’instauration du concept d’« Agropoles » qui auront pour objectif principal de garantir une plus grande intégration des filières, des stratégies d’investissement et des particularités des principales régions de productions agricoles du pays.
Les programmes du PNIA II qui auront un impact positif considérable sur le niveau de vie des principaux acteurs et leur environnement sont les suivants :
• Le programme : Amélioration des conditions de vie des acteurs, et promotion du secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique
• Le programme : Renforcement du cadre institutionnel, de la gouvernance du secteur et de l’environnement des affaires
Le PNIA II aborde de manière assez pertinente les solutions aux problèmes sociaux les plus significatifs de l’agriculture ivoirienne. Nous en déduisons que les principaux partenaires techniques publics et privé, les bailleurs de fonds devraient s’intéresser et s’impliquer activement pour assurer sa réussite.
Nous ne saurions conclure sans apporter les réponses aux questions essentielles que nous nous sommes posés pour la bonne répartition des tâches et responsabilités dans le cadre de la réflexion et de l’implémentation des solutions aux problèmes sociaux dans l’agriculture ivoirienne.
- Quelles sont les acteurs qui doivent être consultées pour une meilleure exécution ou mise en application des solutions aux problèmes sociaux dans l’agriculture ivoirienne ?
Tous les acteurs impliqués dans le développement du secteur agricole ivoirien.
- Quelles sont les acteurs qui doivent approuver ces solutions et superviser leur bonne exécution ?
L’état à travers le Ministère de l’agriculture et les autres ministères techniques ; les interprofessions et les organes de gestion des filières agricoles ; les partenaires techniques et financiers dans l’élaboration et le financement des programmes ou projets.
- Quelles sont les acteurs qui doivent être tenues informés et sensibilisés sur les bénéfices résultant de la mise en exécution de ces solutions pour se les approprier.
Les acteurs de premier plan situés sur les différentes chaines de valeurs : production – commercialisation – transformation.
- Quelles sont les acteurs qui sont responsables de la réalisation ou bonne exécution de ces solutions ? Les structures ou agences de conseils et de vulgarisation publics et privés nationaux.
Steve D.